Découvertes

Plante du mois

La pensée des jardins

Si nous devions évoquer une des plantes fleuries les plus emblématiques de l’automne et de l’hiver, comment ne pas penser…à la pensée des jardins ou pensée de Wittrock, (Viola x wittrockiana).

Le genre VIOLA, famille des Violacées, comprend environ 550 espèces d’annuelles, de bisannuelles, de vivaces tapissantes caduques ou persistantes, ou de sous arbrisseaux. Elles sont originaires des zones tempérées de l’hémisphère Nord. On en dénombre environ 91 espèces en Europe dont 19 seulement représentées en France. En voici quelques-unes :

  • Viola odorata - La violette odorante est une petite plante vivace d’environ 10 cm de haut. Elle pousse à peu près partout en France et en Europe, jusqu'à 1400 mètres d'altitude. Sa souche rhizomateuse produit de longs stolons qui lui permettent de s’étaler dans nos prairies et sous-bois.

  • Viola reichenbachiana ou Viola sylvestris - La violette des bois, ou violette sauvage, fleurit d’avril à mai, produisant des fleurs à 5 pétales oscillant entre le violet clair et le bleu. C’est une petite plante ne dépassant pas les 30 cm de haut.

  • Viola cornuta - La violette cornue ou pensée cornue comme viola odorata est une plante vivace.

  • Viola argenteria - La Pensée de l'Argentera fait partie des espèces de violettes endémiques de France. On ne la trouve en effet que chez nous. Elle ne pousse que dans les Alpes-Maritimes et en Corse.

  • Viola suavis - La violette suave est très proche morphologiquement de la violette odorante. Elle se développe dans le sud de la France. On la retrouve dans de nombreuses stations* des Hautes Alpes.

  • Viola calaminaria - Pensée calaminaire à fleurs jaune vif

  • Viola calcarata - Pensée des Alpes, pensée éperonnée, petites fleurs violettes

  • Viola cenisia - Pensée du Mont Cenis, violette du Mont Cenis, fleurs mauve soutenu.

Les pensées et les violettes se ressemblent. Elles font toutes partie de la même famille Viola. Certaines sont des plantes annuelles, d’autres bisannuelles ou vivaces. Elles proviennent de croisements complexes des Viola tricolor, Viola lutea, Viola cornuta et autres…

Des violettes, vous en avez certainement qui viennent s’installer dans votre gazon mais elles sont si menues qu’on les voit à peine.

Proche de la violette sauvage, Viola odorata fleurit à la fin de l’hiver et se ressème volontiers dans les sous-bois. Elle brille par sa discrétion, si ce n’est son délicieux parfum.

Viola Cornuta est une très jolie fleur qui fleurit en automne et en hiver. Elle peut grandir jusqu’à 20 cm de hauteur. Elle porte des petites fleurs généralement bleues. La floraison est plus longue, au printemps et peut perdurer jusqu’au début de l’été. Cette vivace préfère une exposition au soleil ou à la mi-ombre. Rustique, elle préfère un sol léger, drainé et riche en humus. Attention durant la période de l’hiver car la Viola Cornuta ne supporte pas l’humidité. Dans vos jardinières, attendez que le substrat se dessèche un peu avant d’arroser. Cet hiver vous craignez pour vos plantes ? N’ayez crainte, sachez que la Viola Cornuta peut résister jusqu’à -21°C. L’avantage également de cette plante rustique est qu’elle est très rarement malade.

Elle a la faculté de très bien se marier avec des bulbes de printemps. Vous pouvez donc opter pour une association avec des tulipes ou encore des jacinthes. En jardinières, elle accompagnera crocus et muscari avec lesquelles vous pourrez réaliser de très beaux mariages de couleurs.



Viola x wittrockiana , la pensée des jardins est cultivée comme une plante bisannuelle*.

Dès l’automne, les petites pensées, aux multiples coloris, fleurissent les jardinières sur la terrasse et les massifs ensoleillés du jardin. Mais c’est à la sortie de l’hiver qu’elles donnent le meilleur d’elles-mêmes.

Celles que vous trouvez chez votre horticulteur ou en jardinerie sont toutes des hybrides F1*. Elles offrent l’avantage de proposer de grandes fleurs et une large palette de coloris dans les tons bleus, orange, jaune, blanc rose, rouge violet, unie ou bicolore ou pourvue d’un masque (se dit lorsque, vers le centre, la base des pétales est largement plus foncée), et avec ou sans macules.



Le feuillage est persistant, vert moyen, à marge largement crénelée. Les feuilles sont de formes elliptiques pourvues d’un long pétiole.

Les fleurs peuvent atteindre 10 cm de diamètre, comme la série Impériale. Elles sont composées de 5 pétales différents, un pétale dirigé vers le bas, deux latéraux plus larges et à l’arrière deux plus grands à marge souvent légèrement ondulée. La floraison va de l’automne à la fin de l’hiver, et peut se poursuivre jusqu’au début de l’été si la plante n’est pas trop exposée au plein soleil, et suffisamment arrosée.

Les fleurs de toutes les pensées et violettes sont comestibles pour décorer plats et salades.

Sa fragrance révèle que nous sommes devant la reine des violettes - viola odorata : on la retrouve dans des sirops, bonbons et glaces, ainsi que dans des savons et des parfums.

De plus, les herboristes conseillaient jadis Viola odorata pour soigner la toux.

Comment ça marche ?

La nutrition des végétaux (partie 1)

Comme la majorité des êtres vivants, les végétaux ont besoin d’air, de lumière, de nutriments et d’eau.

Contrairement aux animaux, les plantes ne mangent pas solide mais liquide, quoique !

Alors comment ça marche ?

La plante est immobile donc, elle utilise des processus de croissance et de ramification de ses axes pour accéder aux ressources dont elle a besoin: les tiges et les feuilles croissent vers la lumière, les racines explorent le sol à la recherche d’eau et d’éléments nutritifs.

L’ensemble racines, tiges et feuilles est une magnifique usine que nous, humains aimerions bien inventer ou copier.

1 - Les racines.

Elles servent, avant tout à stabiliser la plante, à l’ancrer, plus ou moins profondément suivant ses dimensions, son espèce. Ainsi les racines de la vigne peuvent descendre au-delà de 15 mètres de profondeur. On parle, alors de racines extensives.

Le second rôle des racines est nourricier. Il s’agit pour elles, de pomper dans le sol les éléments fertilisants, principalement des minéraux sous forme de macro-éléments et micro-éléments ou oligo-éléments, dissous dans l’eau du sol. On parle alors de solution du sol. Les racines chargées de cette captation sont moins profondes, plus nombreuses et plus divisées. Une estimation des volumes de sol prospectés de façon intensive et extensive donne respectivement 17 et 800 m3 pour un chêne adulte.

Les racines sont le premier organe que les plantes développent lorsqu'elles germent, et sans doute le plus important. Il existe plusieurs types de racines, qui peuvent être classées de différentes manières :

Les racines pivotantes : la racine principale s’enfonce profondément et verticalement dans le sol, tandis que des racines secondaires latérales s’y développent. Les racines pivots peuvent adopter plusieurs formes : conique, fusiforme, ou napiforme. Beaucoup de racines pivots se sont modifiées dans l’évolution pour devenir des organes de réserves particulièrement efficaces comme la carotte, le radis, le navet.


Les racines fasciculées : elles forment un faisceau de racines qui démarrent toutes du même point, il n’y a donc pas de racine principale. On le voit très nettement lorsqu’on arrache une touffe de graminée mais c’est très visible aussi sur les poireaux dont les racines partent toutes de la base de la tige renflée.

Autres exemples de plantes à racines fasciculées : tulipe, oignons, graminées…

Racine pivotante
Racine fasciculée

Les racines traçantes : la racine principale est peu développée, ce sont donc les racines latérales qui vont prendre le dessus. Celles-ci, vont pousser plus ou moins à l’horizontale et à faible profondeur. Elles créent à intervalle régulier de mini-racines pivots nécessaires à l’ancrage de la plante. Elles ont ainsi la capacité de fouiller une surface importante pour capter les nutriments dont le végétal à besoin.

Exemples : peuplier, saule, frêne…


Les racines adventives : elles sont souvent complémentaires d’un premier système racinaire. Les racines adventives se forment sur les tiges au départ d’un nœud. Dès que la tige touche le sol, des racines apparaissent et permettent à une seconde pousse de croître. Mais les racines adventives peuvent aussi apparaître sur la tige de certaines plantes (tomate ou maïs par exemple) au-dessus du « vrai » système racinaire ; dans une optique pouvant se résumer comme tel : "deux systèmes racinaires seront plus efficaces qu’un seul".

Ce système racinaire permet également à la plante de se "déplacer" et de créer un nouvel individu.

Exemples : fraisier, pervenche, renoncule …

Racine traçante
Racine adventive

Les racines tubéreuses : les tubercules ont, selon les plantes concernées, une fonction de réserve alimentaire et d’eau leur permettant de fleurir et de produire des graines ou de perdurer toute une saison dissimulés sous terre en dormance pour produire des feuilles et des fleurs au moment opportun. Les tubercules permettent donc une certaines pérennité à la plante. 

Exemple : Dahlia, ficaire …


Les racines suçoirs : ce sont des racines qui permettent de « sucer » l’eau et les nutriments directement sur la plante support. C’est le cas chez des espèces de plantes parasites ou hémi-parasites comme le gui.

Racine tubéreuse
Racine suçoir

Les pneumatophores : ce sont des racines verticales qui sortent de l’eau ou du sol et assurent les échanges gazeux comme c’est le cas d’arbres de mangroves ou de marécages comme le cyprès chauve. Les pneumatophores sont des racines respiratoires à géotropisme* négatif (elles poussent du bas vers le haut)


Les racines de structure : exemple des racines échasses des palétuviers, ancrées dans le sol des mangroves et qui maintiennent le végétal au-dessus de l’eau ou bien des racines des fromagers qui constituent des contreforts spectaculaires le long des immenses troncs de ces arbres. Dans ces deux cas, elles permettent de maintenir debout des arbres sur des sols très meubles ou très peu profonds en forêt tropicale ou équatoriale.

Racine échasse Pneumatophore

Les racines crampons : ce sont des racines adventives qui permettent à la plantes de se fixer sur un support (murs, arbres …). Elles ne permettent pas l’absorption des nutriments et ne sont jamais dommageables pour leurs supports.

Exemple : lierre, hortensia grimpant, bignones…


Les racines aériennes : leur rôle est d’absorber l’humidité de l’air et les éléments nutritifs par le ruissellement des pluies sur les troncs et les écorces des arbres. Elles se développent sur la partie végétative de la plante. On trouve ce type de racine sur les plantes épiphytes*. La plupart sont capable de permettre la photosynthèse.

La plupart sont à géotropisme* positif elles poussent de la plante en direction du sol)

Exemple : orchidées tropicales, broméliacées…

* Plante épiphyte : organisme, généralement végétal, qui vit et croît sur d’autres végétaux sans se nourrir à leur dépens.

* Géotropisme : orientation de croissance imposée aux organes végétatifs des plantes (racine et tige) par les champs de gravitation, en particulier par la pesanteur (Larousse).


Racine crampons (Lierre)
Racine aérienne(Tillandsia et orchidée)