Biodiversité

Enfin ma ruche !

Episode 1

Depuis que je suis enfant je suis intéressé par les abeilles. Malgré ma méconnaissance du sujet, je trouvais passionnant cet insecte capable de vivre dans une maison construite juste pour elle, de vivre en communauté de plusieurs milliers d’individus, et de voleter de fleur en fleur sur plusieurs kilomètres pour ramener son butin à la ruche.

Ma petite famille à faire grandir et les années professionnelles bien remplies ne m’ont pas vraiment laissé de temps pour m’intéresser plus avant à la question. Alors je me suis dit : « quand je serai à la retraite, j’aurai des ruches ». Oui, mais voilà, dix années ont passé et toujours pas d’abeilles dans mon jardin.

Heureusement, à noël 2019, j’ai trouvé dans mes souliers une ruche offert par mon gendre…Si, si, pas un morceau de papier avec "Bon pour une ruche", non, une véritable ruche en bois avec son toit chalet emballée comme un paquet cadeau ! Bon, elle n’était pas de première jeunesse et comme une maison elle demandait quelques réparations et aménagements. Chose faite l’année suivante, avec en finalité une mise en peinture (spéciale ruche). Et depuis trois ans, je la déplace dans mon jardin dans l’espoir d’attirer un essaim en balade. Il y en a bien eu un en 2020 qui est venu se percher chez mon voisin, mais je n’avais pas mis à l’intérieur les cadres qui auraient pu justifier que ces voyageuses s’intéressent au logis que j’avais préparé pour elles. Elles sont donc reparties vers d’autres lieux, trous d’arbre ou de murs repérés par les éclaireuses.

Enfin, en ce début du mois de mai, mon voisin (l’autre !) est venu me chercher à l’heure de la sieste.

« Si tu veux récupérer un essaim, il y en a un dans mon olivier ! »

Ah ! En voilà une bonne nouvelle ! Oui mais voilà, moi je n’ai jamais fait ça. Je l’avais vu pratiquer il y a 40 ans et j’ai essayé de faire la même chose. J’ai donc apporté ma ruche dans le jardin de mon voisin et, après quelques manipulations hésitantes, je suis arrivé à faire rentrer la plus grande partie de l’essaim à l’intérieur. Je n’ai récupéré la ruche « habitée » qu’à la nuit tombée pour être sûr que toutes les abeilles aient bien compris que je leur offrais un nouveau gite.

Ce qui est complètement hallucinant c’est que pendant cette période d’essaimage les abeilles ne sont pas du tout agressives : vous pouvez les prendre à pleines mains, sans serrer bien sûr, ou en avoir des centaines qui volent autour de vous sans risque. Il est vrai que cet insecte n’est naturellement pas d’un comportement belliqueux.

Ce n’est pas tout cela mais débutant de chez débutant, il faut maintenant que j’apprenne à m’occuper de mes pensionnaires et la récupération de l’essaim n’est en fait qu’un jeu d’enfant par rapport au suivi de la colonie. Heureusement, je peux compter sur les conseils avisés des "Papiculteurs" Pierre et Kiki.

Et voilà, je l’espère le début d’une belle aventure et d’une chouette collaboration avec mes abeilles. Quant à l’apprentissage, il s’annonce long et studieux.

Bon, ce n’est pas tout cela mais il faut que j’aille donner à boire à mes bestioles, il va faire chaud aujourd’hui !


A suivre…


Episode 2

Bon, me voilà de retour, mais qu’est ce que je disais déjà ? Ah oui : il fallait que je donne à boire à mes abeilles !

Et bien, voilà qui est fait, car il fait chaud, très chaud. En cet après-midi de mi-juillet on va battre tous les records de chaleur en France. Certaines régions de notre pays vont voir grimper le thermomètre jusqu’à 42°, voire plus, du jamais vu. En ce qui nous concerne en Haute-Savoie, nous devrions frôler les 39°. Avec ça, certains remettent en cause le réchauffement climatique : ils n’ont qu’à aller travailler dehors cet après-midi, et on en reparlera…

Je disais donc que j’avais donné à boire à mes abeilles. La première fois, j’avais mis une bouteille d’eau fraîche avec des verres…. mais visiblement, en dépit de leurs nombreuses facultés, elles ne savent pas se servir des ces ustensiles. Aussi, j’ai déposé à coté de la ruche un grand dessous de pot rempli de billes d’argile. Ces dernières permettent aux insectes de s’abreuver sans se noyer. Le problème du jour c’est que j’ai l’impression d’avoir plutôt fabriqué un abreuvoir pour les guêpes !

D’où ce piège à guêpes et à frelons qui épargne les abeilles, ces dernières pouvant s’extirper du piège grâce

à une ouverture aménagée spécialement pour elles.


Dans le premier épisode, je vous avouais que mes connaissances en

matière d’apiculture étaient sommaires. Heureusement, mes Papiculteurs m’abreuvent de conseils et de documentation. Ainsi, je comprends mieux pourquoi je suis autant intéressé par ces insectes, mes découvertes au fil des jours sont passionnantes, je vais essayer de les partager avec vous.

Mais avant cela, quelques questions pour réfléchir.

Abeilles, biodiversité et humanité.

L’Observatoire Français d’Apidologie a organisé cette année la

quatrième édition de la campagne "Des fleurs pour les abeilles" qui

s’est déroulée du 20 mai au 21 juin 2022. De nombreux professionnels du végétal se sont engagés pour la préservation des abeilles, en proposant des milliards de fleurs pour ces précieux insectes et en sensibilisant le plus grand nombre aux enjeux de la pollinisation.


Chacun d'entre nous doit aujourd'hui prendre conscience que l'avenir de l'humanité est lié à celui de ces irremplaçables pollinisateurs.

Rappel utile : vous et moi faisons partie de cette biodiversité (biodiversité = diversité du vivant).


Pourquoi les abeilles sont-elles menacées d’extinction ?

Elles vivent sur Terre depuis 50 millions d'années et par notre action, en quelques décennies, elles se retrouvent aujourd'hui menacées d'extinction à tel point que partout sur la planète leurs populations s'effondrent, avec un taux de mortalité de 30 à 80% selon les régions du globe.

Nous sommes responsables par :

  • les pesticides déversés sur les cultures et empoisonnant les insectes,

  • la destruction de la biodiversité diminuant drastiquement leur habitat et leurs ressources en nourriture,

  • le transport de parasites comme le Varroa, acarien venu d'Asie et responsable d'effondrements de colonies d'abeilles domestiques,

  • les prédateurs tueurs d’abeilles circulant grâce à la mondialisation, comme le tristement connu frelon asiatique.

À croire que l'être humain s'acharne en réunissant tous les éléments conduisant à leur éradication. Or, leur disparition conduira à la nôtre car notre sort est lié à celui de ces précieux hyménoptères.

Agriculture intensive menant à l'effondrement de la biodiversité, parasites (varroa) , prédateurs (frelon asiatique) , nos activités humaines mènent à l’effondrement des pollinisateurs en général et des abeilles« domestiques » et sauvages en particulier.

Quelles sont les conséquences ?

Par leur rôle de principal insecte pollinisateur (une abeille est capable à elle seule de butiner 250 fleurs par heure) les abeilles portent sans le savoir la responsabilité de la reproduction de 80% des espèces végétales et de la production d'un tiers de notre alimentation. Car qu'elles soient sauvages ou domestiques, sur 100 espèces de plantes faisant partie de nos ressources alimentaires, elles en pollinisent à elles seules plus de 70... Voilà qui fait réfléchir, si nous devons dépasser le "simple" fait de protéger une espèce admirable, miracle d'évolution et modèle le plus élaboré de société chez les insectes.

Ces sociétés organisées, qui ont survécu grâce aux adaptations qu’elles ont développées, et qui ont traversé plusieurs périodes glaciaires, œuvrent en toute discrétion à la pollinisation des plantes à fleurs, et donc à la production des fruits et légumes que nous mangeons chaque jour.

Dit simplement : sans cette fonction essentielle qui consiste à transporter le pollen d’une fleur à l’autre, la vie humaine ne pourrait pas exister sur Terre, faute de ressources alimentaires. Nous sommes coupables et serons victimes de leur extinction ; il est donc doublement de notre devoir de les aider.


Comment aider les abeilles ?

Face à la diminution de la ressource alimentaire des pollinisateurs, car les espaces de biodiversité s'amenuisent et que le béton remplace les fleurs des champs, chacun peut - et doit ! - planter et semer dans son jardin, son balcon ou sa terrasse des plantes mellifères.

Nous avons l'embarras du choix : des haies mellifères pour entourer le jardin, des arbustes et plantes vivaces mellifères à insérer en nombre dans les massifs, des plantes grimpantes mellifères pour habiller nos murs….

Et pour remplacer le gazon tondu (qui de toute façon sera transformé en paillasse jaunie comme cet été) laissez pousser pissenlits et herbes folles : vous aurez le plaisir de voir réapparaître abeilles, papillons et insectes en tous genres. Moins de corvée pour les jardiniers, et gîte et couvert à profusion pour la faune : qui dit mieux ?

Pensez aussi aux jachères fleuries dont certaines sont composées de fleurs vivaces ou annuelles, nectarifères et mellifères, pour attirer les abeilles et autres insectes pollinisateurs, tout aussi précieux !


Bannissez également tout emploi de pesticide au jardin comme à la maison. Non seulement vous préserverez votre santé, mais vous contribuerez à protéger les abeilles.

Pensez à installer de petits récipients peu profonds que vous remplirez d'eau en été sur un lit de gravier rond ou de billes d’argiles. Nous avons soif, les insectes aussi : ils peuvent souffrir de déshydratation en période de sécheresse comme celle que nous traversons.

Votre jardin peut également devenir un refuge de biodiversité : plantez, n'entretenez pas trop et installez des hôtels à insectes partout où vous le pourrez ! Ce sera l'occasion de sensibiliser les enfants à ces questions qui les concerneront bientôt (déjà !) de près.

A suivre…

Episode 3 : sa majesté la reine et sa ruche


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La biodiversité Késako ?

L’ensemble des éléments constitutifs de la Nature : la diversité des gènes dans le monde vivant, la diversité des espèces et la diversité de leurs habitats ainsi que les interactions existant entre ces espèces et leur environnement.

A quoi ça sert ?

Pour faire simple, elle nous fournit oxygène, eau potable, nourriture, matériaux de construction, molécules pour la fabrication de médicaments, fibres textiles et les pollinisateurs dont dépendent plus de 70% des cultures. N’oublions pas qu’elle contribue à réguler le climat*, la fertilisation des sols et l’épuration de l’eau.

Bref, la biodiversité, c’est la vie !

*en 2021, le GIEC (experts internationaux sur le Climat) et l’IPBES (experts internationaux sur la Biodiversité) se sont réunis pour affirmer la nécessité et l’urgence, désormais, de travailler sur les causes de la perte de biodiversité et du changement climatique non plus indépendamment mais en synergie, en tenant compte de leurs impacts sociaux.

Pourquoi s’en préoccuper ?

La liste des menaces qui pèsent sur la biodiversité est longue : destruction des milieux naturels, morcellement des écosystèmes, pollution, déforestation, surpêche, changement climatique, braconnage, introduction d’espèces exotiques envahissantes.

Parmi les indicateurs de l’état des menaces, le comité français de l’UICN (Union Mondiale pour la Nature) révèle, en 2021, que près de 2500 espèces sont menacées parmi les 14000 espèces évaluées en France (métropole et outr-mer) au cours des 13 dernières années…

Il est urgent d’agir !

Alors que faire ?

En préservant la mer et le littoral, en tenant compte du lien entre santé et environnement, en faisant la transition de nos modèles de production et de consommation, en protégeant les espèces et écosystèmes menacés, en limitant l’occupation des sols des espaces naturels, nous pouvons considérer que l’Humanité a encore sa place sur la planète.

Et moi, que puis-je faire ?

Suivre les conseils et les participer aux actions du Monde Allant Vert bien sûr ! Nous vous aiderons à faire de votre jardin un lieu de vie où vous découvrirez la floraison des plantes sauvages, saurez apprécier la valse des couleurs des papillons, apprendrez à reconnaître le chant des oiseaux, serez charmés en croisant un hérisson (voir ci-après) ou une salamandre au détour d’une plate-bande…

Votre jardin est un véritable écosystème ! Vous pouvez le faire vivre en favorisant la biodiversité. Une grande diversité de faune et de flore en est l’illustration. Insectes, oiseaux, fleurs, faune du sol, plantes sauvages seront au rendez-vous si vous suivez ces quelques premiers conseils que nous tacherons de détailler dans des pages à venir.

Renoncer à l’utilisation des produits chimiques, un jardin « propre » n’est peut-être pas celui que vous croyez.

Laisser la flore sauvage s’installer, toutes les « mauvaises herbes » n’en sont pas.

Diversifier les petits habitats au jardin pour multiplier les espaces d’accueil pour la faune, abris et nichoirs vous y aideront.

Faites des choix raisonnés des espèces et variétés que vous semez et plantez, pour une meilleure adaptation aux conditions locales.


Portrait des amis des jardiniers

Le Hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) parlons-en ! Au coeur de notre logo il est normal de lui consacrer cette première, et modeste toutefois, monographie !

Taille : 18-31 cm plus 2-3 cm pour la queue (et oui vous ne l’avez jamais vue n’est-ce pas ?).

Poids : 0,8-1,2 kg.

Le hérisson a une silhouette arrondie et un museau pointu. Ses piquants de 2-3 cm de long recouvrent tout son dos, ses flancs et son front. Il fréquente aussi bien la ville que la campagne à condition qu'il puisse trouver des abris et de la nourriture (insectes, escargots...).

Surtout actif au crépuscule, il est encore visible à l’approche de l’automne tant que la température dépasse 10 degrés.

Pour lui, il est bientôt l’heure d’hiberner, ces derniers jours sont donc consacrés à faire des réserves et trouver un premier nid bien douillet ! Un tas de branches et de feuilles mortes suffit mais il existe des abris plus sophistiqués si vous voulez donner un coup de pouce à cette charmante boule de piquants.

La Mission hérisson vous renseigne ici

Histoire de savoir

Le safran, l’or rouge de votre jardin !

Tout le monde connait cette épice, fort chère au demeurant puisque elle coûte entre 30 000 et 40 000 €/kg, mais peu de gens connaissent la façon dont elle est produite.

Recherché et utilisé par toutes les cuisines du monde, le safran donne aux plats auxquels il est ajouté une couleur jaune/orangé et des saveurs d’exception.

Le safran provient des trois stigmates déshydratés (partie supérieure du pistil) d’un bulbe à floraison automnale : Crocus sativus.


Cultiver le safran

Vous pouvez très bien envisager la culture de cette épice, néanmoins ne vous attendez pas à faire fortune avec sa récolte (sauf si vous envisagez d’en planter plusieurs hectares). Le rapport à un stade professionnel peut atteindre au plus haut les 10 kgs par hectare dans des conditions de cultures optimales. A une échelle plus modeste, comptez 150 bulbes qui produiront quelques centaines de fleurs pour environ 3 grammes de safran récolté, soit environ 1 gramme de safran séché.

Suffisamment pour se faire plaisir et aromatiser quelques plats.


1 - L’exposition et le sol

Le crocus à Safran ou Crocus sativus se cultive presque partout en France. Il apprécie le plein soleil : privilégiez les expositions sud ou sud-ouest.

Il apprécie les sols riches et bien drainés, et il craint par-dessus tout l’excès d’humidité, notamment en hiver, qui pourrait entrainer la pourriture des bulbes et lui être fatale.



2 – La période de plantation

Les bulbes de crocus à safran se plantent en été, idéalement dès juillet ou début août, même s’il est encore possible de planter en septembre.

Plus vous plantez tôt, plus ils profiteront des chaleurs estivales pour démarrer leur cycle végétatif… et plus vous récolterez tôt !


3 – La préparation de la plantation

  • travaillez finement la terre sur une profondeur de 25 à 30 cm ;

  • apportez un engrais organique ou du compost bien décomposé ;

  • si votre terre est très argileuse : allégez-la avec un apport de petits graviers ou de pouzzolane fine. Vous pouvez apporter un peu de sable au fond du trou de plantation.

4 – La plantation

Deux possibilités au choix :

  • en poquets de 3 bulbes espacés de 15 cm ;

  • en ligne avec un bulbe par trou distant de 8 cm.

Dans notre région plutôt froide et humide, enterrez les bulbes de 10 à 15 cm de profondeur pour les protéger d’une trop grande humidité. Cependant, ne plantez pas moins profond afin d’éviter qu’une période de froid prolongé ne les fasse geler.

Dans les terres argileuses de notre région, il est conseillé de glisser une ou deux poignées de sable au fond du trou de plantation.


5 – La culture

Originaire des zones de moyenne montagne du bassin méditerranéen, Crocus sativus est assez rustique. Il supporte bien la chaleur en été, et résiste au gel jusqu’à – 10°C. Il peut donc rester en terre.

L’arrosage n’est pas nécessaire, sauf en cas de grande sécheresse estivale. Dans ce cas, arrosez pour ne pas laisser le sol se dessécher.

Après la floraison, conservez les longues et fines feuilles du safran. A l’instar des bulbes de printemps (tulipes, narcisses, etc.), ce sont elles qui permettront aux bulbes de se régénérer, et de produire chaque année de petites bulbilles (environ 3) que vous pourrez replanter.

6 - La récolte

C’est une opération longue est minutieuse. L’or rouge se mérite !

On récolte en automne (en octobre et novembre) les fleurs ne s’épanouissant que lorsque les T° matinales descendent au-dessous de 10°C.

Il faut intervenir chaque jour, en milieu ou fin de journée, sur les fleurs nouvellement écloses.

Deux méthodes d’émondage possible :

  1. laisser les fleurs en place et venir avec précaution, à l’aide d’une pince à épiler ou des ciseaux très fins, retirer les trois filaments rouges du pistil ;

  2. cueillir les fleurs, à l’aide de ciseaux ou avec les ongles, et effectuer l’émondage à la maison.

Faites sécher les filaments de safran récoltés afin de les conserver :

  • disposer avec soin les filaments dans une grande passoire à mailles fines et placez-là au soleil ou dans un endroit sec et bien aéré ;

  • il est possible de faire sécher au four en réglant impérativement la T° à 60 °C et en utilisant la fonction ventilée, pendant environ 30 minutes.


7 - La conservation

Conservez votre safran dans un petit bocal propre, sans odeur, bien sec et hermétiquement fermé.

Votre précieuse épice conservera ses qualités pendant environ deux ans.

Les autres bulbes à floraison automnale

Colchicum automnale

Colchicum autumnale – Colchique d’automne (syn. Colchicum multiflorum)

Autres noms vernaculaires : safran bâtard, safran des prés, tue-chien, tue-loup, …

Le colchique est une petite vivace à bulbe à floraison d’arrière-saison. Il ressemble beaucoup aux crocus mais s’épanouit en automne, comme le dit la célèbre chanson : « Colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été… ». Les fleurs apparaissent en sortant directement de terre, sans feuilles. Comme les crocus, ils portent des fleurs en coupe dressées vers le ciel, avec des teintes plutôt pastelles, mauve, violet rose ou blanc.

Il existe de nombreuses espèces de colchiques, mais à l’état sauvage dans notre région c’est surtout Colchicum autumnale, le colchique d’automne. Bien que les fleurs soient, dans la nature, simples, on trouve des cultivars à fleurs doubles, composées de nombreux pétales.

Il s’agit d’une plante facile de culture et peu exigeante. Elle est idéale pour apporter une petite touche de couleur en fin d’été, et marquer la fin de la belle saison au jardin. Le colchique ne nécessite pas d’entretien, et peut se naturaliser.

Attention ! Autant prévenir tout de suite, même si on appelle le colchique « safran bâtard », celui-ci est, à l’inverse du safran, TRES TOXIQUE, voire mortel, à cause d’un alcaloïde très puissant contenu dans toutes les parties de la plante : la colchicine.

Faites d’autant plus attention que le « vrai » safran et le colchique se ressemblent beaucoup, en plus de leur période de floraison.

Heureusement, nous pouvons cependant les distinguer grâce à leurs pistils : rouge écarlate et hypertrophié dépassant la fleur pour le crocus, et blanc jaunâtre et court pour le colchique.

D’autre part, le colchique ne présente pas de feuilles au moment de la floraison, celles-ci apparaissent au printemps et sont remarquables par leur dimension et les fruits naissants au milieu sous forme de capsule.

Colchicum automnale

Sternbergia lutea – Crocus jaune d’or d’automne

Appelé, à tort, crocus à cause de sa vraie ressemblance avec cette espèce, cette plante bulbeuse de la famille des Amaryllidacée se naturalise facilement.

En France métropolitaine, il est souvent appelé « vendangeuse » car il fleurit en automne. Il n'est pas sauvage mais il est naturalisé notamment dans le Sud-Ouest, région viticole. Il fleurit lors des vendanges dans cette région.

Originaire du bassin méditerranéen et du Moyen Orient, on comprendra qu’il préfère les situations ensoleillées. Il y pousse en groupe sur des zones naturelles dégagées et rocheuses, supportant une forte sècheresse en été.


Sternbergia lutea
Sternbergia lutea

Donné comme assez peu résistant au froid (– 6°C), on peut trouver de jolis groupes dans notre région.

Normalement, le bulbe doit être à peine enterré, en plein soleil. Peu exigeant en matière de sol, il se contentera d’un sol ordinaire même si celui-ci à tendance à se dessécher en été.

Dans notre région, les fleurs apparaissent en septembre en même temps que les feuilles, ou peu après.

Les feuilles persistent jusqu’à la fin du printemps suivant, mais elles peuvent souffrir d’un période de gel

prolongé. Pour protéger les bulbes, on peut les enfoncer un peu plus profondément (5 cm) et pailler le feuillage pendant l’hiver.

La multiplication végétative assez rapide des bulbes peut engendrer des touffes trop serrées : il faudra les diviser pendant la période de repos en été. C’est d’ailleurs avant le 15 août qu’il faut effectuer la plantation.

Protection internationale

Le Sternbergia lutea est considéré comme une espèce menacée ; il est commercialisé sous CITES*. Cela signifie que sa commercialisation est réglementée et que son exportation demande un certificat. Elle n’est tolérée que tant que l’espèce n’est pas mise en danger dans ses régions d’origine.


* CITES – Convention on International Trade in Endangered Species of wild fauna and flora.

Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. Appelé également Convention de Washington